La nicotine de synthèse ou comment des fabricants de e-cigarette et de e-liquides tentent de contourner la réglementation

La nicotine de synthèse ou comment des fabricants de e-cigarette et de e-liquides tentent de contourner la réglementation

Nicotine de synthèse ou comment contourner la règlementation ?

Cette démarche n’est pas unique puisque l’utilisation de nicotine de synthèse connaît une utilisation croissante aux USA. Une recherche dans les documents de l’industrie du tabac de Truth a révélé que cette industrie a envisagé d’utiliser de la nicotine synthétique dès les années 1960, efforts qui ont été abandonnés en raison des coûts élevés et de d’une pureté insuffisante de la nicotine de synthèse.

Des brevets récents ont révélé des efforts renouvelés pour développer des stratégies plus efficaces pour réaliser la synthèse de la nicotine. La nicotine existe en effet, sous 2 formes, les nicotines S et R. Alors que la S-nicotine est la forme de nicotine la plus répandue dans le tabac (>99%), la nicotine synthétique contient les deux stéréo-isomères en quantités égales 50/50, ce qui soulève des inquiétudes quant à l’étiquetage inexact et aux effets mal connus de la R-nicotine sur la santé. D’autres fabricants, dont un important vendeur de nicotine pharmaceutique, ont développé des stratégies stéréospécifiques pour synthétiser de la S-nicotine pure qui est maintenant ajoutée aux liquides de cigarettes électroniques commercialisées aux États-Unis et au Royaume-Uni. Les vendeurs affirment que la FDA n’a pas le pouvoir de réglementer la nicotine synthétique comme un produit du tabac, ce qui leur permet de contourner la procédure de pré-commercialisation.

Cependant, l’analyse juridique suggère que la FDA pourrait avoir le pouvoir de réglementer la nicotine synthétique comme un médicament. Alternativement, le Congrès doit inclure la nicotine de toute source dans la définition légale des produits du tabac.

S-E Jordt. Synthetic nicotine has arrived. Tob Control 2021;0:1–5. doi:10.1136/tobaccocontrol-2021-056626

© Crédit photo : Makaule